Maternité d'Elne
La maternité d'Elne est un lieu à part dans l'histoire locale. Tout d'abord parce qu'elle concerne la seconde guerre mondiale, ensuite parce qu'il s'y est joué un grand moment d'humanité.
La retirada avait poussée sur les routes les républicains espagnols fuyant le régime dictatorial de Franco. Ils furent parqués dans des camps de rétention, dont les plus importants des Pyrénées-Orientales étaient sur la plage d'Argelès, celle de St Cyprien, le camp Joffre et à Prats de Mollo. Bien sur l'hygiène dans ces camps étaient déplorable, la misère y avait une grande part. Les femmes enceintes redoutaient d'y accoucher tant les conditions y étaient terribles, et les nombreux cas d'enfants ou de mères morts durant l'accouchement avaient poussés des associations humanitaires américaines, françaises et suisses à créer une maternité digne de ce nom. Elles choisirent le château d'en Bardou, à Elne.
Rapidement la Croix rouge Suisse installa une équipe médicale dont une infirmière qui restera dans l'histoire : Elisabeth Eidenbenz. Alors que la guerre faisait rage en France et que l'occupant allemand dictait sa loi aux habitants, cette simple infirmière fit venir un nombre de plus en plus important de femmes à la maternité, offrant ainsi un peu de réconfort. Son action grandit avec l'arrivée des femmes juives dans ces mêmes camps. Toujours vivante de nos jours, Mme Eidenbenz reçu en 2002 la médaille des "Justes parmi les nations".
La maternité d'Elne fut un exemple d'humanité dans un monde injuste. 600 enfants y sont nés dans le calme. Elle sera malheureusement fermée par les allemands en 1944. De nos jours le bâtiment fait l'objet d'un rachat par la mairie pour
en faire un lieu de souvenir.